05.04.2022 – Strasbourg
« Madame la Présidente, ça fait un an que les talibans ont repris le pouvoir en Afghanistan. La situation est dramatique à de nombreux points de vue: la faim, la maladie, la malnutrition, la mort ont pris des proportions alarmantes. Et les talibans imposent des lois abolissant la liberté.
Parmi toutes ces souffrances imposées aux Afghans, celles des filles et des femmes sont tout particulièrement cruelles. Parce qu’elles sont femmes, les responsabilités publiques leur sont interdites. Parce qu’elles sont femmes, elles sont limitées dans leurs déplacements. Parce qu’elles sont femmes, l’éducation leur est interdite au-delà de l’école primaire. Parce qu’elles sont femmes, elles peuvent être vendues en mariage dès leur plus jeune âge. Dès leur naissance, ces petits êtres humains, parce qu’ils sont des filles, sont destinés à se soumettre et à subir. C’est tout simplement révoltant!
Nous ne devons cesser de dénoncer et de condamner le sort réservé aux femmes en Afghanistan. Pendant 20 ans, elles avaient, dans de nombreuses villes, pris peu à peu des positions où elles avaient le pouvoir d’influer sur la société afghane. Elles étaient avocates, elles étaient journalistes, elles avaient des postes importants dans l’administration. Aujourd’hui, c’est la répression qui sévit. Aussi suis-je particulièrement admirative des femmes qui, aujourd’hui encore, osent lutter pour leurs droits en Afghanistan.
Pour elles et toutes les autres femmes et filles afghanes, nous devons continuer à dénoncer. Le silence n’est pas une option. Nous ne pouvons accepter que le pouvoir du plus fort s’impose par la force et écrase le plus faible, ni ici ni ailleurs. »