08.03.2022 – Strasbourg
« Madame la Présidente, c’était une guerre avant la guerre. La désinformation soutenue ou initiée par des États étrangers dans nos pays démocratiques, c’est exactement cela: une guerre. Le terme associé, «hybride», ne diminue en rien la violence faite à nos sociétés occidentales. En effet, l’ingérence étrangère cherche à manipuler l’opinion publique par le mensonge afin de déstabiliser nos sociétés. Elle doit être combattue avec toute la véhémence possible.
L’influence russe dans les élections américaines qui ont vu Donald Trump arriver au pouvoir ou encore l’influence russe sur l’issue du référendum du Brexit qui a abouti à la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne sont des événements très graves. Ils mettent non seulement en danger les processus démocratiques, mais conduisent également à des réalités politiques de division entre les pays occidentaux. Divisés, nous sommes affaiblis: exactement le but recherché par les régimes autocratiques.
Nous devons être conscients que nos démocraties occidentales ont des faiblesses inhérentes au système. La liberté à laquelle nous tenons par dessus tout et qui détermine notre mode de vie, quand elle est utilisée à mauvais escient, est un danger pour elle-même. Trop souvent, elle permet aussi l’expression de ceux qui veulent la détruire. Il y a donc clairement de nouvelles limites à définir. Oui, Monsieur Rivière, oui, Madame Delli, ne vous en déplaise! Car la tolérance ne peut aboutir à donner de l’espace à l’intolérance et à l’autoritarisme. Nos sociétés démocratiques doivent se donner les moyens de combattre avec détermination ceux qui veulent détruire nos valeurs.
Je salue le travail de Sandra Kalniete et de notre commission INGE. Je salue les pistes présentées ainsi que notre unité et notre détermination, encore accrues face à la révolte ressentie, confrontés à la guerre menée en Ukraine par la Russie. »