11.2.2021 – Bruxelles
Mon intervention en session plénière à Bruxelles le 11 février 2021 sur la situation politique en Ouganda.
« Madame la Présidente, l’Ouganda se trouve dans une situation particulièrement préoccupante: les élections présidentielle et parlementaires du 14 janvier 2021 s’y sont déroulées pour une grande part sans la supervision des missions internationales, et ce après une période préélectorale entachée de violences et de répression systématique. Nous exprimons tout d’abord nos condoléances et notre sympathie aux victimes.
Dans notre résolution, nous tenons à souligner l’importance fondamentale d’élections libres et équitables et, dans cet esprit, nous félicitons le peuple ougandais, en particulier sa jeunesse, pour son courage et son enthousiasme pour la démocratie manifestés tout au long de cette campagne.
Nous condamnons fermement l’usage excessif de la force par la police et les forces armées et demandons au gouvernement d’y mettre fin, tout comme de mettre fin aux arrestations et détentions arbitraires, de mettre fin aux attaques contre les responsables politiques et partisans de l’opposition, notamment celles à l’encontre de Bobi Wine et des membres de son parti, le NUP, de mettre fin aux attaques contre les défenseurs des droits de l’homme et contre les journalistes.
Nous demandons qu’il n’y ait pas d’impunité et que par conséquent les auteurs de violences soient traduits en justice.
Nous demandons enfin que les plaintes relatives aux élections soient traitées de manière indépendante et transparente.
Je me permets également de rappeler qu’il incombe au gouvernement ougandais de tenir compte de toutes les ethnies présentes en Ouganda et qu’une politique qui veut la paix sociale doit être inclusive et véritablement représentative, qu’une démocratie a besoin d’une société civile indépendante, de médias libres et pluralistes, que le respect de toutes les personnes est une obligation.
Aussi condamnons-nous dans cette résolution avec toute notre véhémence les lois sévères contre l’homosexualité et demandons une révision urgente de la législation ainsi qu’une stratégie de lutte contre la discrimination et la violence contre les personnes LGBTQI+.
Bien que nous soyons gravement préoccupés par les discours antieuropéens du président Museveni et par sa suspension du mécanisme pour la gouvernance démocratique, nous réaffirmons la volonté de coopération de l’Union européenne avec les autorités ougandaises afin de contribuer aux réformes démocratiques indispensables dans ce pays. »