14.09.2022 – Strasbourg

« Madame la Présidente, Monsieur le commissaire, avoir à présenter un rapport tel que celui-ci est un moment difficile. La Hongrie est un pays de l’Union européenne et, en tant que tel, il a à respecter les valeurs sur lesquelles l’Union se fonde. Si la Hongrie s’est écartée de ces valeurs, nous, nous avons échoué à la garder sur ce chemin sur lequel nous voulons avancer ensemble. C’est quelque part aussi un échec collectif que nous en soyons là.

Ceci dit, le reproche évoqué par les défenseurs du gouvernement d’Orbán selon lequel dans les autres pays de l’Union on peut aussi relever des écarts qui sont reprochés au gouvernement hongrois ne vaut vraiment pas. En effet, si certains États doivent travailler sur l’un ou l’autre point afin de respecter pleinement l’état de droit, ces pays en conviennent et, en principe, prennent des mesures pour y remédier. En Hongrie, la différence, c’est que nous ne sommes pas en face de problèmes isolés, mais les problèmes y sont systémiques. Les écarts par rapport à l’état de droit se sont accentués au lieu d’avoir été réduits ou éliminés. De surcroît, le gouvernement hongrois nie qu’il y ait des problèmes et ne montre aucune disposition à changer quoi que ce soit.

Ce rapport ‒ et je remercie la rapporteure d’avoir gardé ce cap tout le long ‒, nous l’avons voulu factuel. Il relève les violations de l’état de droit dans le strict respect des faits. Sa force réside dans une recherche et une documentation approfondies. Les éléments de preuve proviennent des rapports officiels et de déclarations d’organisations internationales telles que la Commission de Venise, les Nations unies, le Conseil de l’Europe. Il est également fait référence aux arrêts de la Cour de justice de l’Union européenne et de la Cour européenne des droits de l’homme.

Quant à l’ampleur des problèmes repris dans le rapport, la table des matières à elle seule en témoigne. Je voudrais simplement et tout particulièrement renvoyer aux problèmes d’indépendance de la justice, que le commissaire a longuement évoqués, mais aussi à ceux qui ont trait au pluralisme des médias. Je voudrais tout particulièrement relever celui-ci, car l’information impartiale, ou du moins plurielle, est indispensable au bon fonctionnement d’une démocratie. Or, l’aide publique va à la presse proche du gouvernement, ce qui conduit à la fragilisation de l’indépendance des médias. Il est important que la Commission et le Conseil avancent dans les mesures à prendre pour influer sur l’attitude du gouvernement hongrois afin que l’état de droit soit rétabli en Hongrie. »

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