07.06.2022 – Strasbourg
« Madame la Présidente, l’état de droit doit être respecté. La Présidente de la Commission l’a promis. Je pars du principe qu’elle tient parole. Aussi ne s’agit-il pas d’isoler au sein de l’Union européenne la Hongrie et la Pologne, mais de protéger les peuples hongrois et polonais et de trouver les moyens de convaincre ces pays de retrouver le chemin de l’état de droit.
Si la Pologne, dans l’état actuel, peut être convaincue de réaliser les réformes judiciaires que nous exigeons, et cela dans des délais courts, je peux accepter la médiatisation d’un feu vert donné au plan de relance polonais, puisque ce feu vert exige des réformes judiciaires ayant bien lieu maintenant, avant que les fonds ne soient versés.
C’est une question de rhétorique, puisque les conditions devront tout de même être respectées. Les délais sont indiqués dans l’approbation. Sur le fond, il n’y a pas de différence entre annoncer une approbation avec condition ou dire que le plan de relance ne sera approuvé que lorsque les réformes judiciaires auront été réalisées. Si cela peut convaincre le gouvernement polonais d’agir, alors soutenons Ursula von der Leyen.
Quand j’entends certains dire, au cœur de la guerre menée en Ukraine par la Russie, qu’il faut faire en sorte que M. Poutine ne perde pas la face, cela me hérisse. Aussi ai-je du mal à comprendre que, lorsqu’il s’agit de convaincre un gouvernement de l’Union européenne de respecter l’état de droit, certains n’admettent pas une rhétorique qui doit conduire le gouvernement polonais à se soumettre à nos conditions.
Cela dit, je ne saurais en aucun cas accepter que l’argent de l’Union européenne arrive en Pologne sans que les réformes judiciaires exigées aient effectivement eu lieu. »