18.6.2020 – Bruxelles
Mon intervention en session plénière à Bruxelles le 18 juin 2020 sur la situation de l’espace Schengen à la suite de la pandémie de COVID-19.
« Monsieur le Président, Schengen, qui aurait cru au succès du nom de cette charmante petite ville luxembourgeoise, située dans le triangle des frontières française, allemande et luxembourgeoise?
Schengen est devenue le symbole d’une Europe sans frontières. Passer d’un pays à l’autre est devenu si naturel que nous n’imaginions même plus la signification de devoir s’arrêter et se justifier. L’acquis de Schengen est, quant à la liberté individuelle, un acquis inestimable, une petite, non excusez-moi, une vraie merveille de l’unité européenne. Alors préservons-là.
La pandémie de COVID-19 a sûrement justifié les interdictions de mouvement imposées aux personnes en Europe. Créer un cordon sanitaire autour d’un foyer épidémique, quoi de plus normal? Celui-ci coïncide avec une frontière entre pays, c’est une aide salutaire. Mais comment justifier la fermeture d’une frontière là où la situation épidémique est identique d’un côté et de l’autre?
Il ne me viendrait pas à l’esprit de condamner que certains pays, dans un mouvement de panique, aient réagi par le repli sur soi. Disons que c’est l’irrationnel humain et soyons indulgents. Mais ensuite, il faut au plus vite que les pays rouvrent les frontières intérieures à Schengen, il faut surtout que, par-delà la crise de la COVID-19, certains pays ne mésusent pas de la possibilité, sauf dans des cas vraiment exceptionnels, de fermer leurs frontières. »